Revue de presse IA de mars 2022
- AI for Citizen
- 3 mars 2022
- 4 min de lecture

Faire de la France un leader de la cybersécurité
Inauguré mardi 15 février, le campus Cyber, initié par le président de la République, réunit au sein d’un lieu « totem » 160 acteurs de la sécurité numérique.
Après les annonces en faveur de l'innovation en IA et en technologie quantique, c'est au tour de la cybersécurité d'être sur le devant de la scène tech française. L'ouverture de ce lieu inédit en Europe, ambitionne de créer des synergies au sein de l'écosystème cyber : acteurs publics (Gendarmerie, ANSSI, ministères), chercheurs (INRIA …), startups et grands groupes. Ainsi le Campus Cyber a pour but de "créer un environnement favorable pour l’innovation technologique et le rayonnement de la filière cyber française ".
Le campus propose les offres suivantes :
Opérations : pour partager des données et renforcer la capacité de chacun à maîtriser le risque numérique.
Innovation : pour développer des synergies entre les acteurs publics et privés pour orienter l’innovation technologique et renforcer son intégration dans le tissu économique.
Formation : aider à la formation initiale et continue des différents publics (agents de l’État, salarié(e)s, étudiante(s), personnels en reconversion…) pour une montée en compétence globale de l’écosystème.
Mobilisation : un lieu vivant et ouvert dédié à la programmation d'événements et à la découverte des évolutions de la société numérique.
(L’ADN Business, 18/02/2022)
Un manifeste pour intégrer une vision sur l’IA aux débats présidentiels de 2022 Laurence Devillers, professeur en IA au CNRS et spécialiste des robots s’inquiète du foisonnement d’applications d’IA – au premier rang desquelles le « metaverse » - sans réflexion de fond sur les usages souhaitables ou non de cette technologie. Selon elle, la transformation numérique s’accélère à une vitesse qui ne permet pas de réfléchir.
Comme dans la recherche médicale, se pose aujourd’hui avec l’IA la question de savoir s’il faut vraiment utiliser toutes les technologies à notre disposition. Les débats entre candidats aux élections présidentielles devraient prendre en compte deux éléments. D’une part, la nécessaire quantification des conséquences environnementales de la généralisation d’applications comme le « metaverse » qui à terme nécessiteront de nombreux datacenters, antennes, et autres infrastructures coûteuses en énergie. D’autre part, une réflexion plus large sur comment nous préparer à l’utilisation de tels outils sans remettre en cause nos principes éthiques. A cet égard, les débats devraient être pluridisciplinaires. Si le rapport Bronner sur la régulation des réseaux sociaux dresse un constat sociologique de haute qualité, il n’adresse pas la méthodologie qu’il faudrait employer pour construire des normes susceptibles d’adresser la complexité engendrée par la généralisation de l’IA. Non seulement est-il nécessaire de fixer des limites en fonction de critères pertinents, mais en plus faut-il prendre en compte le fait que les systèmes seront évolutifs, et sans doute en mesure de s’adapter aussi bien à nous que nous nous adaptons à eux.
(Monde Numérique, 11e minute, 05/02/2022)
Pour plus d’information, lire Vague IA à l’Elysée, Manifeste pour la présidentielle 2022
IA vs intuition humaine
A priori, tout semble opposer l’intuition humaine et l’IA, fruit de logique algorithmique et mathématique. Dans de nombreuses applications, l’IA présente un avantage sur l’intelligence humaine jusqu’à un point de bascule où l’intuition humaine reprend le dessus (véhicule autonome, police prédictive, …).
L’IA peut pousser ses limites pour acquérir une forme d’intuition, comme l’a montré Sophy, l’algorithme d’apprentissage profond de Sony, au jeu « Gran Turismo ». D’abord en difficulté face au flair humain, l’IA a su apprendre de ses erreurs pour l’emporter sur ses concurrents humains. Si cette situation de jeu est difficile à reproduire en conditions réelles, de tels apprentissages peuvent avoir des applications dans la défense, pour les systèmes embarqués des avions de combat.
A l’inverse, l’IA peut aussi aider l’humain en guidant son intuition. C’est ce que fait Deepmind, en aidant des mathématiciens à établir des conjectures à partir de gros volumes de données par reconnaissance de modèles. « C'est avec la logique que nous prouvons et avec l'intuition que nous trouvons. » disait Henri Poincaré. Et si la logique aidait aussi à trouver ?
(Les Echos, 23/02/2022)
Les autorités européennes lancent une enquête conjointe sur l’utilisation du cloud par le secteur public
Eurostat estime que l’utilisation de services du cloud par les institutions publiques européennes a doublé au cours de ces six dernières années. En vue de son objectif d’assurer l’intégralité des services publics essentiels en ligne à horizon 2030, la Commission européenne a présenté une proposition de portefeuille numérique permettant aux citoyens d’authentifier et de gérer leurs documents officiels par voie électronique. Dans ce contexte, 22 autorités nationales de protection des données ont lancé une enquête conjointe sur la manière dont le secteur public utilise les services du cloud. Les transferts internationaux de données se révèlent particulièrement préoccupants à cet égard. En janvier, le Contrôleur européen de protection des données s’est saisi du dossier en reprochant au Parlement européen d’utiliser un site web interne qui transférait des données aux États-Unis. Selon le Controleur, la juridiction américaine n’offre pas les garanties suffisantes en matière de protection de données et ne répond pas aux standards fixés par la législation européenne. L’action conjointe devrait donc permettre d’identifier les problèmes majeurs et de fournir une recommandation globale visant à uniformiser l’utilisation des services du cloud par les organismes publics.
(Euractiv, 15/02/22)
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