Revue de presse IA de mars 2022 - 2
- AI for Citizen
- 18 mars 2022
- 3 min de lecture

L’IA pour propager des deepfakes au cœur du conflit russo-ukrainien
L’utilisation des deepfakes est centrale à la lutte d’influence qui a lieu actuellement entre l’Ukraine et la Russie. Cela se traduit par des fausses images d’éditeur en chef ou de bloggeurs qui répandent des fausses informations sur les médias russes ou ukrainiens. Les techniques sont parfois perfectibles (oreilles non symétriques, boucles d’oreille trop grosses, etc.). De manière générale, l’IA est au cœur du conflit russo-ukrainien, et sa maitrise est susceptible de conférer un avantage durable à l’une ou l’autre partie adverse. A titre d’exemple, Clearview AI a mis sa technologie de reconnaissance faciale à disposition de Kiev. Elle repose sur l’utilisation de vidéos et de photos accessibles en open source sur internet (dont +2Mds d’images provenant du réseau social russe VKontakte). Elle pourrait être utilisée pour aider les réfugiés à retrouver leur famille et lutter contre la désinformation. Le dirigeant de la société, Hoan Ton-That, a toutefois précisé que cette utilisation devrait se faire en accord avec les dispositions de la convention de Genève.
(AI News, 01/03/2022)
L'IA au service de la détection des maladies rares Les malades sont caractérisées comme « rares » lorsqu’elles touchent 1 personne sur 2 000 ou moins. Au nombre de 7 000, elles touchent toutefois 300 millions de personnes dans le monde (3 millions en France) parmi lesquelles 50% restent sans diagnostic précis d'après l'Institut national de la santé et de la recherche médicale. Les maladies rares constituent par conséquent, un enjeu majeur de santé publique.
Si ce dernier est adressé par des politiques publiques notamment en France à travers le Plan National Maladies Rares 3 (PNMR3 2018-2022), il est également le sujet de recherche de deux start-ups qui travaillent au développement d’applications permettant la détection des maladies rares, grâce à l’IA.
En France, Medical Intelligence Service a récemment développé avec Sanofi « AccelRare », un algorithme de pré-diagnostic des maladies rares à destination des professionnels de santé. Ces derniers pourront saisir les symptômes du patient sur l’application qui fournira une liste de maladies rares associées aux symptômes décrits, des informations sur celles-ci ainsi que les coordonnées du centre expert labellisé le plus proche. Si la solution est actuellement en phase de test, elle devrait être mise à la disposition des professionnels de santé fin 2022.
En Israël, la start-up FDNA a développé « Face2Gene », une application basée sur un système d'apprentissage automatique capable de diagnostiquer grâce à la reconnaissance faciale et à partir des traits de visage d'un patient, 300 maladies génétiques rares, certaines étant caractérisées par une dysmorphie faciale chez le patient. Depuis mars, un nouvel algorithme a permis à l’application de passer à plus de 1000 maladies détectables, faisant de l’application un outil performant dans la détection des maladies rares.
(Usine Digitale, 15/03/2022 et Usine Digitale, 24/02/2022)
Penser les technologies au service des citoyens
L'Institut McCourt se lance à Paris pour penser l'avenir de la gouvernance technologique avec Sciences Po. L'Institut rassemble des experts et des innovateurs issus d'un large éventail de milieux et de communautés pour façonner de manière positive la prochaine ère numérique. Le McCourt Institute apporte un soutien à des projets de recherche portés par les chercheurs de Sciences Po et de Georgetown University sur la « Tech for the common good ». Cet appui va permettre d’amplifier considérablement les champs de recherche, dans une perspective d’action concrète. Pour Mathias Vicherat, directeur de Sciences Po, "l'étude des impacts de l'utilisation des technologies numériques et des enjeux liés à la souveraineté numérique structurera durablement le travail des chercheurs universitaires. C'est un enjeu fondamental pour nos démocraties dans les années à venir."
(Usbek & Rica, 11/03/2022)
Comment la Commission européenne compte favoriser la valorisation des données de santé ?
La Commission européenne présentera une nouvelle législation pour encadrer l’utilisation des données de santé, à travers la création d’un espace européen des données de santé. Il s’agirait de la 1ère législation sectorielle s’appuyant sur la loi sur la gouvernance des données (Data Governance Act) et sur les données (Data Act).
L'objectif est de faciliter l'accès à divers types de données dites « primaires » : dossiers médicaux électroniques, données génomiques, données issues de registres de patients… La législation prévoit ainsi que les citoyens européens accèdent donc gratuitement à leurs données (sur les vaccins, ordonnances électroniques, rapports de sortie d'hôpitaux) renforçant "le droit des patients à contrôler" leurs informations médicales.
La Commission souhaite également encadrer la réutilisation "secondaire" des données (à des fins autres que celles pour lesquelles elles ont été initialement collectées) comme la recherche (par exemple, le développement d'algorithmes pour des applications médicales) et l’élaboration de politiques sur la santé.
A l'inverse, certaines utilisations sont interdites tel que le partage de ces informations à des tiers pouvant engendrer des effets juridiques néfastes (primes d'assurance, la publicité, la vente de données à des tiers). Pour l’encadrement, la Commission prévoit la création d’une entité spécialisée : l'European Digital and Health Data Board, responsable de la gestion des demandes d'accès aux données secondaires.
(Usine Digitale, 14/03/2022)
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