Revue de presse IA de décembre 2021 n°1
- AI for Citizen
- 25 nov. 2021
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 29 nov. 2021

Cédric O, Secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques, © Ministère de l'Economie
La France et l'Europe accélèrent le développement des compétences en IA
A l’occasion de l’événement « France is AI », le gouvernement a annoncé l’allocation de 2 milliards d’euros sur 5 ans pour la formation et le recrutement de talents en IA, pour faire de la France un « leader mondial de l’IA » -objectif clamé en mars 2018 par le président de la République. Ces fonds serviront à créer un portail national de recensement des formations en IA, multiplier le nombre de deeptechs par 10 d'ici cinq ans et développer de nouvelles offres de formation. La moitié du budget sera consacrée à l’effort de formation, avec un premier volet « d’excellence » visant à hisser plusieurs établissements d'enseignement supérieur au niveau européen, et un 2e volet de « pluralités d’enseignement » pour accroître les formations à la science des données, l'IA et la robotique. Concernant le reste du budget, 40% seront consacrés aux mesures de soutien à l’innovation et économiques, 10% à la recherche scientifique.
Dans la même lancée, la Commission européenne a détaillé les trois premières feuilles de route de son programme "pour une Europe Numérique", dont la première feuille est dotée de 1,38 milliards d'euros pour l’IA, le cloud et le quantique.
(Usine Digitale, 08/11/2021)
Les recommandations aux gouvernements du rapport de la GPAI pour l'utilisation de l'IA dans la lutte contre le changement climatique
Un nouveau rapport commandé par le Global Partnership on Artificial Intelligence (GPAI) et élaboré par le Climate Change AI et le Centre for AI & Climate dresse une liste de 48 recommandations visant à aider les gouvernements à mieux utiliser l'IA dans la lutte contre le changement climatique. Le rapport évoque notamment des domaines tels que l'énergie, l'utilisation des terres agricoles et la réponse aux catastrophes naturelles. Il classe les recommandations en trois catégories : soutenir l'utilisation responsable de l'IA ; réduire les impacts négatifs de l'IA sur le climat ; et renforcer les capacités de mise en œuvre, d'évaluation et de gouvernance. L'étude propose plusieurs déclinaisons de ces recommandations : création de groupes de travail sur la simplification de la création de données et des normes de données ouvertes dans les secteurs critiques pour le climat ; l’allocation de ressources pour le cloud ; supervision gouvernementale du développement de systèmes de collecte de données et de jumeaux numériques pour les transports, l'énergie et d'autres infrastructures physiques. Le rapport met également en évidence plusieurs initiatives dans lesquelles l'IA est déjà utilisée comme outil de la lutte contre les dérèglements climatiques : le Centre satellitaire des Nations unies (UNOSAT), le National Grid ESO et Climate TRACE.
(Executive Gov, 12/11/21)
La stratégie "OTAN 2030" fait de l'IA une arme de premier plan pour l'avenir de la défense
L’objectif est clairement identifié : maintenir de l’avance dans les technologies de rupture au premier rang desquelles l’IA. Cette démarche intervient dans un contexte d’intensification des menaces où l’IA joue un rôle ambivalent dans la mesure où elle augmente la vitesse de leur propagation tout en permettant d’y répondre plus facilement. Un haut responsable français du Pentagone, Nicolas Chaillan, a récemment démissionné en raison du retard qu’il estime avoir été pris par les US vis-à-vis de la Chine en matière d’IA.
L’OTAN a présenté une stratégie le 21 octobre dernier autour de 4 axes principaux : élaboration de principes communs d’utilisation responsable de l’IA, intégration de cas d’usages IA pour accélérer l’interopérabilité au sein de l’Alliance, opérationnalisation des bonnes pratiques identifiées et prévention contre l’utilisation malveillante de l’IA de la part d’acteurs étatiques et non étatiques.
Cette stratégie se décline concrètement de trois manières :
Création le 22 octobre dernier d’un fonds d’investissement dans l’innovation doté d’1 Mds€ par le biais d’un traité signé par les ministres de la défense de 17 pays membres ;
Création d’un accélérateur d’innovation pour la défense de l’Atlantique Nord (DIANA) pour les entreprises innovantes du secteur de la défense : association des centres nationaux d’essais d’IA, dialogue actif avec les entreprises technologies pour renforcer la transparence sur le développement des technologies et une compréhension des opportunités et risques associés ;
Elaboration de bonnes pratiques d’utilisation responsable de l’IA dans les centres d’essais d’IA de l’OTAN : efforts communs d’atténuation des biais, évaluation continue des risques et impacts avant déploiement des technologies, collaboration avec les organismes nationaux pour faire converger les normes militaires et civiles en matière d’IA.
(OTAN, 22/10/2021)
La reconnaissance faciale au cœur de l'actualité
Après 10 ans de reconnaissance faciale sur Facebook, le groupe Meta y met un terme. Le réseau social ne proposera plus l’option permettant de reconnaitre les visages sur les photos, cependant son modèle Deepface sera conservé. Avec la fonctionnalité c’est la suppression de « plus d'un milliard de profils individuels de reconnaissance faciale » .
Cette décision s’intègre dans un mouvement plus général de recul sur l’usage de cette technologie, à l’image d’IBM et Amazon qui en ont arrêté l’usage. En juin 2021, un groupe de 50 investisseurs, gérant 450 milliards de dollars d’actifs, ont émis des réserves quant à l’usage de la reconnaissance faciale et ses potentiels dérives.
En parallèle, en Europe l’usage de la reconnaissance faciale est en plein essor. Ce sont 11 pays, dont la France, qui l’utilisent notamment à des fins judiciaires. C’est à Nice que les technologies de surveillance sont les plus développés via l’utilisation de la solution de la startup israélienne AnyVision (désormais Oosto).
Face à la multiplication des expérimentations, les chercheurs préconisent d'instaurer un cadre clair autour de l'utilisation de cette technologie. L'UE devrait interdire le déploiement de l'identification biométrique à distance "ciblée" dans les espaces publics.
Comments