Revue de presse IA du 20/11/2020

En ces temps confinés, comment exprimer son âme artistique tout en s'évadant grâce à l'IA ? Un outil proposé par NVIDIA nous permet de transformer d'approximatives ébauches de paysage en une photographie ! Pas besoin d'avoir un poignet de peintre ou un œil de photographe, un moteur de synthèse d'image s'occupe de tout ! Ce moteur développé par UC Berkeley, NVIDIA et MIT CSAIL s'appuie sur de la vision par ordinateur (computer vision) et du machine learning sur une base d'images réelles, pour donner vie à un brouillon purement sémantique. Testez-le ici !

L'IA peut aider à identifier les patients atteints de démence précoce

Les scientifiques cherchent à savoir si l'intelligence artificielle peut aider les cliniciens à mieux identifier les patients atteints de démence précoce. Afin de déterminer les facteurs qui présentent un risque de déclin cognitif, les chercheurs exploitent d'importantes bases de données de dossiers médicaux grâce au machine learning. Une étude financée par le National Institute on Aging des États-Unis a identifié 31 facteurs associés au déclin cognitif, qui ont permis de poser un diagnostic correct sur plus de 1 000 cas de démence parmi 16 000 visites médicales. Grâce à la collecte de données, ces chercheurs ont mis au point des "behaviorgrams" qui illustrent la journée des participants. Ils ont découvert qu'un algorithme de machine learning pouvait établir une distinction entre les personnes atteintes de troubles cognitifs et les personnes en bonne santé. Les facteurs les plus étroitement associés à la démence précoce comprennent une vitesse de frappe plus lente, une plus grande variation dans les heures de réveil ainsi que le nombre de messages envoyés et reçus sur les téléphones, signe d'engagement social. (Source : WSJ, 11/2020)

Eduquer à l'IA, Eduquer avec l'IA

Un rapport du très sérieux Conseil supérieur de l'éducation du Québec vient d'être remis au gouvernement de la Belle Province. Son ambition ? Inciter le milieu éducatif à s'intéresser urgemment à l'Intelligence Artificielle, tout à la fois pour l'inscrire au programme de nos chères têtes blondes dès le plus jeune âge que pour y recourir lorsque l'usage paraît pertinent. A condition, insiste le rapport, que certaines règles éthiques préalables soient bien respectées. Et le rapport de souligner que l'IA est "déjà incontournable" aujourd'hui dans l'éducation via des jeux d'apprentissages, des exercices auto-adaptatifs, des systèmes d'évaluation automatique... On s'engage petit à petit vers une plus grande individualisation de la pédagogie en fonction de la maturité de chacun. Si les emplois des enseignants eux-mêmes ne sont pas menacés selon les autrices du rapports, les professeurs seront attendus sur de nouvelles compétences liées à des qualités "humaines" (empathie, esprit critique, flexibilité) difficiles à reproduire. Une attention toute particulière devra être portée aux acteurs privés qui détiendront les données sur les élèves, et à ce qu'ils en feront, et pour s'assurer que l'historique de données ne vienne pas ancrer l'élève sur une route écrite d'avance au lieu de lui permettre de progresser ("catalogage"). L'éducation à l'IA commence donc par l'éducation des professeurs eux-mêmes à ce sujet qui transformera leur métier. (Le rapport ici)

GPT-3 : est-ce que l'IA rattrape enfin l'intelligence humaine?

Le test de Turing bientôt obsolète ? La recherche dans l'intelligence artificielle vient d'effectuer une percée historique. Il s'agit de l’innovation de l'entreprise américaine OpenIA -cofondée par des personnalités comme Elon Musk et cofinancée par Microsoft- Le transformateur génératif pré-entraîné 3 (GPT-3). Ce cerveau artificiel effectue du traitement de langage naturel en enregistrant des milliards de mots par apprentissage non supervisé. Pour donner un ordre de grandeur, Wikipedia en entier comprendrait ainsi 0,6% de ce que GPT a déjà traité ! Bien qu'extrêmement prometteur pour la recherche, GPT-3 incite aussi à réfléchir sur de nombreuses questions éthiques liées à l'IA. L’existence de biais dans son apprentissage de textes non triés -références racistes ou manque de discernement éthique- est problématique. Et c'est même elle qui le dit : "Je ne suis pas consciente […] je ne suis qu'une froide machine à calculer". (Source : FT, 11/2020)